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TOUT ENTIÈRE L’ANGOISSE

 

 

 

Tout entière

L’épaisseur même de la lumière

Débrouillée

Voyante

À la limite du clignotement

 

Dans le sérieux du corps

Énigmé

À la survie de l’instant

 

Elle bouge

Bénie d’inquiétude

Infiniment invitée

Aigûe et prononcée

 

Elle étincelle la vie

De libertés incendiaires

 

Déroute les fugacités chroniques

De nos paradoxes infatigables

 

Tout entière

Elle avance

Opposée

Dans l’amère volonté des confusions brumeuses

L’incivique éclat

D’une dissymmétrie subjective

 

Tout entière

Consommée

L’angoisse mange

 

 

Une intention vertueuse

Du souci de l’autre

Transmuée

Disparaissante

 

Immiscée tragique

Du seul mot qui hante

Comme l’idée qu’on s’en fait

 

 

Spectacle de débâcle

Comme le poids intolérable

D’une vie ou d’une mort

 

Dénoncées

Dans le choix esthétique de la peur

De minuscules taches de doute

Grandissent inavouables

En grimaces étranglées

Et je n’y vois plus rien

Je n’peux plus respirer

 

J’ai mal au ventre

 

Perfectionnement infini

De l’insatisfacation

Mijotée presqu’ amoureusement

Qui me prend à la gorge

Et dangereuse ma tête

 

 

Je ne peux plus penser

Je ne suis plus sûre d’exister

Je rentre dans mes os

Je vis à plat

 

Tout entière

Je silence sa morsure

 

Préambule aux infinies violences de l’être

 

Mais l’angoisse continue de me rétrécir

Vecteur vil des rabougrissements du coeur

 

Elle propage ses dégénérescences perverses

Persécute mes poumons

 

Inquisition solitaire et raffinée

Subtile et sournoise

L’angoisse me ronge

 

Je ne peux plus bouger

Je rampe avortée

Je ne peux plus parler

Je reste là

Muette de douleur

Hallucinée

 

Mais debout!

Je me relève!

 

Confondre ses mensonges

Découdre et défaire ses prétensions

 

Mais debout!

Je me relève!

 

Tarir ses instincts homicides

L’écraser de soleil

Jusqu’à ce qu’elle hurle

L’angoisse

 

Tel un vampire au matin

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